Taux directeurs en baisse : Ce que cela signifie pour vos Finances

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Taux directeurs en baisse : Ce que cela signifie pour vos Finances

La Banque Centrale Européenne vient de décider de baisser ses taux de 4% à 3,75%. Mais de quoi parle-t-on, et quelles sont les conséquences ?

On vous explique pourquoi une information qui paraît très abstraite a des répercussions bien réelles.


Taux directeurs en baisse : ce que ça signifie pour vos finances

 

La Banque Centrale Européenne (BCE) a été créée au moment du lancement de l’euro. En plus d’émettre la monnaie, une de ses missions est de définir la politique monétaire de la zone euro, afin d’assurer sa stabilité. Notamment en faisant en sorte que l’inflation reste autour de 2%. Pour cela elle a 3 outils dits “conventionnels”, dont les taux directeurs.

Il en existe 3 :

  • La rémunération des dépôts : plus elle est élevée, plus les banques commerciales auront tendance à laisser de l’argent à la BCE ;
  • Le taux de prêt marginal : lorsque les banques empruntent pour une durée très courte ;
  • Le taux de refinancement : lorsque les banques empruntent pour une durée plus longue.

Ce 3ème taux a un impact direct que nous connaissons tous : plus il est élevé, plus les banques répercutent son coût sur les crédits immobiliers, ou à la consommation.

Mais si les particuliers empruntent plus cher, les entreprises et les États également. Là encore, ce n’est pas sans conséquence, y compris pour les particuliers.

Par exemple, dans les assurances-vie, il y a souvent des “fonds en euros” qui sont principalement composés d’obligations d’Etat. De la même façon, le Livret A sert à prêter de l’argent, notamment pour des projets de logements sociaux. Donc plus les taux sont hauts, plus les placements garantis (ou à faible risque) sont rémunérateurs.

Donc pour résumer : quand les taux montent, cela coûte plus cher de se financer, mais l’épargne rapporte plus.

 

Taux directeurs et prime de risque : un tandem qui façonne les marchés

 

Pour les mêmes raisons, les taux directeurs ont un impact plus large sur tout le marché.

Prenons un exemple simple pour le comprendre.

En 2019, pour un placement sans risque, un investisseur avait le choix entre :

  • Le Livret A : 0,5%
  • Les obligations de la France : 0%
  • Les obligations des USA : 1,5%

Donc un placement sans risque était rémunéré autour de 1% en moyenne.

A la même époque, le rendement pour des bureaux dits “primes” (bien situés et avec une forte demande) était entre 3 et 5% selon les villes en France.

Donc pour un risque qu’on peut qualifier de “moyen”, le rendement était de 4% en moyenne.

C’est là qu’intervient la notion de prime de risque.

Pour faire simple, il s’agit de la rémunération du risque pris par un investisseur. Plus le risque est grand, plus il demande une rémunération importante.

En 2019, le risque 0 était rémunéré 1%, et le risque moyen 4%. La prime de risque pour du bureau prime était donc de 3%.

Quand les taux ont monté en 2023, pour les raisons que l’on a vu avant, les placements garantis ont monté aussi.

  • Le Livret A : 3%
  • Les obligations de la France : 3,5%
  • Les obligations des USA : 4,5%

Les placements sans risque étaient donc rémunérés autour de 3,6%.

Mais les investisseurs professionnels souhaitent reconstituer leur prime de risque.

Dans le cas du bureau prime elle était de 3%.

Donc le taux de rendement doit aujourd’hui être de 6,6%.

Sachant qu’un rendement en immobilier est un ratio entre le prix et les loyers, et qu’il est difficile d’augmenter rapidement les loyers (surtout en période de crise économique), ce sont les prix qui ont chuté.

C’est ce qui explique, par exemple, que beaucoup de SCPI très exposées au bureau, ont vu le prix de leur patrimoine drastiquement chuter.

 

Quelles conséquences à prévoir ?

 

Avec la baisse des taux qui s’amorce, les primes de risque vont se reconstituer dans d’autres choses. C’est pourquoi les rendements vont mécaniquement baisser.

Ce n’est pas une mauvaise chose : le rendement ne doit pas être envisagé comme une valeur absolue, mais bien relative au contexte macro-économique.

A l’été 2023, le rendement du Livret A a été gelé à 3% jusqu’au 1er février 2025. Normalement indexé sur l’inflation, il avait été plafonné en échange d’une garantie sur la longueur. Dès 2025, le Livret A et le LEP vont baisser progressivement, sans doute pour se stabiliser entre 1 et 2%.

Pour les obligations d’états, le prix auquel ils empruntent sur les marchés, va également diminuer. Cela aura un impact sur l’épargne garantie ou peu risquée, comme les fonds en euros.

Enfin, la baisse des taux va également se répercuter dans les prêts bancaires. Progressivement, les entreprises vont emprunter à des taux de plus en plus bas.

 

💡 C’est d’ailleurs ce point qui aura le plus d’impact sur les acteurs du financement participatif.

Certains emprunteurs pourront se tourner vers les banques, et pour être compétitif, le rendement des obligations devra probablement diminuer. 

 

Que retenir ?

 

La décision de la BCE de baisser ses taux directeurs de 4% à 3,75% est une information qui peut sembler technique et lointaine. Pourtant, comme nous l'avons vu, elle a des répercussions bien réelles sur le quotidien des particuliers et des entreprises. D'un côté, la baisse des taux rend le crédit moins cher, que ce soit pour un projet immobilier ou pour financer l'activité d'une société. Mais de l'autre, elle réduit aussi la rémunération de l'épargne sans risque comme le Livret A ou les fonds en euros de l'assurance-vie. Plus largement, les taux directeurs influencent les rendements de nombreux placements, en modifiant les primes de risque. Leur baisse va donc mécaniquement faire diminuer les rendements dans les mois à venir. Mais il faut garder à l'esprit que le rendement doit toujours être mis en perspective avec le contexte économique global. L'essentiel est de continuer à investir de façon diversifiée et cohérente avec ses objectifs de long terme.

Dommage les taux à plus de 13% étaient vraiment intéressant.

Publié le 29/06/2024 13:12:20 par Julien G. (Prêteur)

L'avantage du modèle de Crowdfactoring de Bienprêter, c'est d'être beaucoup moins exposé aux fluctuations des taux dans l'immobilier.
De plus, si les rendements des produits d'épargne traditionnels baissent, l'option Bienprêter deviendra d'autant plus attrayante 👍

Publié le 29/06/2024 16:30:02 par Romain B. (Bienprêter)

Vous aurriez dû attendre les élections législatives... Le taux Français à 10 ans risque d'exploser. Et même d'imploser si c'est LFI qui "passe".

Publié le 29/06/2024 16:41:28 par Damien B. (Prêteur)

Bonjour Damien B,
Sans lancer un débat politique, ce n'est pas LFI qui se présente aux législatives mais une union de la gauche sous la bannière du Nouveau Front Populaire. Bonne journée à vous.

Publié le 30/06/2024 06:31:32 par Hugo M. (Prêteur)

Oui tout à fait, c'est tout nouveau tout chaud. Je ne parle pas politque mais remontée des taux Français.

Publié le 30/06/2024 07:54:17 par Damien B. (Prêteur)

D'autant plus que les taux auraient pu évoluer également si l'extrême droite était arrivé en tête. Bonne journée

Publié le 09/07/2024 09:29:17 par Hugo M. (Prêteur)

Si l'extrême gauche (LFI et ses amis) étaient passés avec majorité absolue ils auraient fort heureusement vite été arrêtés devant le principe de réalité. Finalement rien ne vas se passer et c'est très bien... Mieux vaut pas de décision que de mauvaises décisions.

Publié le 09/07/2024 13:20:17 par XAVIER M. (Prêteur)